En 2015, Ranarison Tsilavo, ancien directeur exécutif de CONNECTIC et actuel CEO de NEXTHOPE, a accusé Solo, gérant de CONNECTIC, d’avoir transféré 1.047.060 euros (soit environ 3,6 milliards d’ariary) à la société française Emergent Network Systems entre 2009 et 2012. Selon Ranarison, ces virements auraient été effectués « sans contrepartie », causant un préjudice important à CONNECTIC.
Cependant, une analyse des faits met en évidence des contradictions majeures. Ranarison Tsilavo a non seulement signé l’ensemble des virements bancaires, mais il a également émis les factures qui les accompagnaient. De plus, les résultats financiers d’Emergent et les contrôles fiscaux effectués par l’administration française contredisent les accusations portées dans cette plainte.
1. Des Virements Intégrés dans les Comptes d’Emergent
Les virements bancaires réalisés par CONNECTIC à destination d’Emergent Network Systems ont été intégrés dans les comptes de cette dernière, domiciliée à la Banque Populaire, sa seule banque. Si ces virements étaient réellement « sans contrepartie », ils auraient dû apparaître dans les résultats financiers de la société française.
Résultats fiscaux d’Emergent
- Revenus cumulés 2009-2011 : 43.095 euros.
- Revenus cumulés 2009-2012 : 59.595 euros.
Ces chiffres sont bien inférieurs aux 1.047.060 euros mentionnés dans la plainte. Si les virements n’avaient aucune justification économique, les bénéfices d’Emergent auraient dû augmenter en conséquence. Cela indique que les fonds ont été utilisés dans le cadre d’opérations légitimes, telles que des charges ou prestations liées à l’activité d’Emergent.
2. Une Absence d’Impact Visible sur CONNECTIC
Une gestion peu affectée
Avec un montant total de 1.047.060 euros, on pourrait s’attendre à des impacts significatifs sur la trésorerie ou les états financiers de CONNECTIC. Pourtant :
- Aucun effet n’est visible dans les comptes de CONNECTIC pour cette période.
- Les bilans validés par Ranarison Tsilavo lorsqu’il était directeur exécutif n’ont jamais mentionné ces virements comme problématiques.
Comment un tel transfert pourrait-il passer inaperçu si les fonds étaient réellement détournés ?
3. Le Rôle Actif de Ranarison Tsilavo
Un fait essentiel de cette affaire est que Ranarison Tsilavo a signé tous les virements bancaires incriminés. En tant que directeur exécutif, il avait non seulement la responsabilité de vérifier leur légitimité, mais il a également émis les factures accompagnant ces transferts.
Une contradiction dans la plainte
- Pourquoi Ranarison a-t-il validé ces virements si, selon lui, ils étaient “sans contrepartie” ?
- Pourquoi les comptes annuels de CONNECTIC, qu’il a approuvés, ne font état d’aucun problème ?
- Pourquoi attendre trois ans après les faits pour porter plainte, alors qu’il était directement impliqué dans ces opérations ?
Ces éléments affaiblissent considérablement la crédibilité de sa plainte et mettent en doute ses motivations.
4. Le Contrôle Fiscal d’Emergent : Une Validation des Transferts
Emergent Network Systems a fait l’objet d’un contrôle fiscal rigoureux par l’administration française pour la période 2009-2011.
Résultat : Conformité Totale
- Les comptes ont été validés.
- Aucune anomalie n’a été détectée.
Si les virements avaient été transférés sans justification, l’administration fiscale aurait procédé à un redressement. Le fait qu’aucune irrégularité n’ait été relevée prouve que ces transferts étaient conformes aux normes comptables et fiscales en vigueur.
5. Qui Est la Véritable Victime ?
CONNECTIC : Une société lésée mais oubliée
Les fonds transférés appartiennent à CONNECTIC, ce qui fait d’elle la victime principale de ces opérations. Pourtant, dans une décision surprenante, les intérêts civils ont été attribués exclusivement à Ranarison Tsilavo, un associé minoritaire détenant seulement 20 % des parts sociales.
Solo injustement exclu
Solo, associé majoritaire avec 80 % des parts, n’a pas été inclus dans la réparation financière. Si un préjudice avait réellement existé, il aurait dû bénéficier d’une part proportionnelle des réparations.
6. Une Plainte Fragile
Plusieurs faits contredisent les accusations de Ranarison :
- Les virements ont été signés par lui-même et accompagnés de factures émises sous sa supervision.
- Les résultats financiers d’Emergent et les audits fiscaux prouvent la légitimité des transferts.
- CONNECTIC, et non Ranarison, est la véritable victime de ces fonds.
Ces incohérences soulignent que la plainte déposée par Ranarison manque de fondement solide et pourrait être davantage motivée par des différends personnels que par des faits avérés.
Conclusion : Une Révision Nécessaire
Les faits montrent clairement que CONNECTIC est la victime principale de cette affaire. Les intérêts civils auraient dû être attribués à la société pour compenser le préjudice présumé. En revanche, l’attribution exclusive des intérêts civils à Ranarison Tsilavo, malgré son rôle actif dans les virements, est juridiquement incohérente.
Cette affaire met en lumière des lacunes dans l’application de la justice et appelle à une révision approfondie pour garantir une équité entre toutes les parties impliquées.